« Les gens pensent qu’on passe notre temps à leur faire l’amour, à se vider en elles, comme avec des poupées gon­flables. Je suis un céli­bataire de 38 ans. Un céli­bataire qui trou­ve de la com­pag­nie avec des man­nequins sil­i­conés. Je dois recon­naître qu’au départ, ce n’é­tait que pour l’aspect sex­uel. Plus maintenant.

J’en ai d’abord eu une il y a cinq ans et demi, après une rup­ture douloureuse. Cer­tains se réfugient dans les bras de la pre­mière per­son­ne venue. Moi c’é­tait dans ceux d’une poupée. Au bout de dix mois, je me suis dit que si les gens de mon entourage l’ap­pre­naient, ils allaient me pren­dre pour un taré.

« Gag­nez une vraie femme »

J’ai appris l’existence de telles créa­tures il y a des années, dans une revue des­tinée aux hommes. Elle annonçait : « Gag­nez une vraie femme ». Sur les images, elles parais­saient si humaines… On choisit le corps, le vis­age ou encore la per­ruque. C’est une femme sur mesure. A l’époque, j’é­tais chez mes par­ents, je n’avais pas d’ar­gent, et puis j’avais une petite amie. Ce n’é­tait pas le moment, mais elles m’ont fasciné.

Quand j’ai sauté le pas en 2006, je me suis tourné vers Doll Sto­ry. L’en­tre­prise fran­co-japon­aise exis­tait depuis qua­tre ans à Lyon, à une bonne heure de Bourg-en-Bresse, où j’habite. Je suis allé à la ren­con­tre de leurs qua­tre mod­èles à l’époque, dans ce qu’ils appel­lent le show­room – l’ap­parte­ment du patron, où sont exposés les « man­nequins ». C’é­tait si intimidant.

Je leur ai dit : c’est elle ou rien 

Puis j’ai vu Lil­i­ca. Le dos droit, les jambes croisées, instal­lée sur un tabouret de bar. Lil­i­ca, c’est le nom du mod­èle. Je leur ai dit : « C’est elle ou rien ». Quand je l’ai reçue six semaines plus tard à mon domi­cile, j’é­tais comme un gamin le jour de Noël. Je l’ai débal­lée de son car­ton et instal­lée sur mon canapé. Et je l’ai contemplée. »

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