Les fruits et les légumes « moches » sont au cœur des problématiques de gaspillage alimentaire. Mis de côté car trop petits, trop grands ou difformes, ils n’atteignent pour la plupart d’entre eux jamais les rayons de nos supermarchés. Ils sont pourtant tout à fait comestibles. Selon l’association les Gueules cassées, 40 % des fruits et légumes seraient ainsi écartés durant la chaîne d’approvisionnement sous prétexte qu’ils sont “trop moches” pour être vendus.
Mais, la crise économique aidant, les mentalités changent. La chaîne de supermarchés britannique Asda vend par exemple depuis peu des boîtes de « légumes moches », capables de nourrir quatre personnes une semaine pour l’équivalent de 4,50€. Un type d’opération que l’on retrouve aussi en France dans certains points de vente Intermarché, Carrefour ou encore Leclerc. Des associations comme Re-Bon développent par ailleurs le don alimentaire de produits hors calibres, une activité qu’encourage la loi contre le gaspillage alimentaire du 12 février 2016.

Fwee utilise une technique ancestrale de conservation des fruits — le cuir de fruit.
Il y a par exemple Fwee, une friandise fabriquée à partir d’invendus agricoles. Réduits en purée puis déshydratés, les fruits sont transformés grâce au procédé de “cuir de fruit”.
A Strasbourg, on trouve également “Moi, moche et bon”, un jus de fruits invendus. A chaque fois, l’idée est la même : faire perdre au produit son aspect disgracieux en le transformant en un aliment goûteux.
Oubliez restos japonais et bars à burger. Les nouveaux rassemblements culinaire branchés sont 100% écolo. Les disco-soupes en constituent l’exemple le plus populaire. Gratuitement ou en échange d’un prix libre, une grande soupe de légumes “moches” est donnée sur la place publique. En musique, pour donner un aspect festif et convivial. D’autres initiatives locales existent. A Paris, le Freegan Pony propose par exemple chaque jour à une soixantaine de convives des menus complets composés d’invendus alimentaires. Le client paie la somme qui lui convient.
Se contenter des fruits et légumes de saison est sûrement le moyen le plus simple d’éviter des importations d’aliments qui ne seront finalement jamais consommés. Le printemps vient de débuter. L’occasion de rappeler que pour manger meilleur et moins cher, les trois prochains mois sont particulièrement adaptés aux asperges, betteraves et céleris et côté fruits, aux cerises, pamplemousses et rhubarbe.

Le calendrier des saisons pour les fruits et légumes / Crédit : http://www.cabasdescimes.com/le-calendrier-des-fruits-et-legumes-de-saison/
Crédit photo : Côtelée de Florence, CC BY SA