Initialement conçue pour les actifs urbains (plutôt aisés : le panier moyen tourne autour de 15 euros par semaine pour deux à trois personnes), l’initiative vise désormais les étudiants.
Si elles révolutionnent la relation entre consommateurs et producteurs, les Amap sont souvent perçues comme une arme contre l’industrie agroalimentaire, accusée d’abaisser le niveau de vie des agriculteurs.
En général, les Amap fonctionnent sur la base d’un abonnement. Les clients s’engagent pour un panier par semaine pendant une certaine durée (six mois par exemple). Comment séduire les jeunes et en particuliers les moins nantis d’entre eux, les étudiants, avec un tel modèle ?

Vingt à vingt-cinq paniers de légumes sont distribués à Assas chaque semaine, par l’Amap de Roxane.
« Notre Amap est un peu particulière car elle s’adresse à un public étudiant uniquement et tous les produits sont fournis par le même cultivateur, explique Roxane, qui gère l’Amap l’Avocatier distribuant chaque lundi dans l’enceinte de l’Université Panthéon-Assas. Sa motivation principale est de permettre aux jeunes de bien manger et de leur faire découvrir le monde agricole sous son meilleur jour. » Dans ce cas précis, tous les produits sont bio et l’agriculteur, Patrick Boumard, des Yvelines, a fait le choix de constituer un panier différent chaque semaine. Cinq kilos de surprises pour 10 euros. Un prix compétitif par rapport à la majorité des produits disponibles sur les étals des marchés et les rayonnages des grandes surfaces.
« Avec un panier, on a largement de quoi nourrir deux personnes… ou un végétarien, affirme Irène, une nouvelle abonnée. Quand j’en ai entendu parler, j’ai tout de suite été emballée. C’est un bon moyen pour – enfin ! – manger cinq fruits et légumes par jour et découvrir de nouveaux légumes. » Elle s’amuse en racontant ses séances de devinettes face à des fruits aux formes biscornues et des légumes aux couleurs inconnues. Et même si ce n’était pas sa motivation principale, elle admet que « c’est cool, de faire un petit geste pour la planète ».
Il existe d’autres Amap de ce type dans les grandes villes étudiantes de France : Aix-en-Provence, Marseille, Nantes, Toulouse…
Lancées en 2001, il existait en France plus de 1600 Amap en 2012
Manger mieux, aider les agriculteurs, réduire son empreinte carbone, les bonnes raisons de s’engager séduire dans la tendance « locavore », ou du manger local, sont nombreuses. Concrètement, local, c’est soit la ferme du producteur, soit la ville la plus proche.
Le principe est en effet de supprimer les intermédiaires, et donc les émissions de gaz à effet de serre des camions et autres avions qui acheminent les produits dont on raffole habituellement (dénoncez-vous, les mangeurs d’avocats !). La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des centaines d’Amap partout en France. Elles sont toutes répertoriées sur le site du réseau national des Amap.
Crédits photos : © Assas environnement