Le nom évoque les régimes ou les réso­lu­tions : 90 jours, soit en moyenne trois mois, le temps de chang­er ses habi­tudes. Pour Elliot Lep­ers et son asso­cié Eliott Harnois, l’idée est tout autre : avec leur appli­ca­tion 90 jours, un assis­tant per­son­nel sur smart­phone, ils invi­tent les util­isa­teurs à chang­er leurs habi­tudes de con­som­ma­tion, à tra­vers des défis.

Une ving­taine sont pro­posés, dont cer­tains peu con­nus du grand pub­lic : faire son ménage avec du vinai­gre blanc, faire pipi sous la douche ou tra­quer l’huile de palme.

« L’important est d’adopter une atti­tude un peu plus respon­s­able au quo­ti­di­en, pas de devenir un par­fait éco­lo » Eliott Harnois, asso­cié de 90 Jours

L’assistant, sur un ton fam­i­li­er, com­mence par pos­er quelques ques­tions à l’utilisateur pour dress­er son pro­fil. Après ça, c’est par­ti, les défis sont lancés. Cha­cun est accom­pa­g­né d’un texte expli­catif et d’une esti­ma­tion en CO2 de l’économie d’énergie réal­isée. Quand on tombe dessus, on a le choix : le relever, le pass­er à tout jamais, ou le garder pour plus tard.

« L’important est d’adopter une atti­tude un peu plus respon­s­able au quo­ti­di­en, pas de devenir un par­fait éco­lo qui ne se déplace plus qu’en vélo et ne prend pas l’avion. C’est pour ça que l’appli est conçue pour ne pas vous faire cul­pa­bilis­er. Si un défi n’est pas pour toi, c’est pas grave, passe au suiv­ant », explique Eliott Harnois.

Cette flex­i­bil­ité par rap­port à la tour­nure alarmiste des dis­cours tra­di­tion­nels con­va­inc : 70 000 per­son­nes utilisent déjà l’application, et les deux asso­ciés tra­vail­lent sur une deux­ième ver­sion « avec de nou­veaux défis, puisque beau­coup d’u­til­isa­teurs ont déjà tout réal­isé ! ». Pour vous don­ner un aperçu, voici une liste non exhaus­tive de défis éco­los du quotidien.

La con­tri­bu­tion de Pam­pa : faire le tri dans sa boîte mail

Puisqu’il va fal­loir de nou­veaux défis, on vous en pro­pose un de notre cru : faire le ménage dans sa mes­sagerie élec­tron­ique. On a ten­dance à oubli­er que les cen­taines ‑voire les mil­liers- de mails que l’on stocke sans rai­son exis­tent quelque part, dans des cen­tres de stock­age de don­nées. Il s’ag­it de pièces ou d’im­meubles rem­plis de matériel infor­ma­tique, en sur­chauffe. Ils représen­tent 1,5 % de la con­som­ma­tion d’électricité dans le monde, soit l’équivalent de 30 cen­trales nucléaires. Plus un mes­sage est con­servé longtemps, plus il est lourd et plus son impact sur l’environnement est négatif. Alors, on oublie l’idée du cloud invis­i­ble flot­tant au-dessus de nos têtes, et on com­mence le tri : jeter les vieux mes­sages, se dés­abon­ner des newslet­ters qu’on n’ou­vre jamais, et préfér­er les liens aux lour­des pièces-jointes.

Le défi auquel on n’avait pas pen­sé : la guerre au prospectus

« C’est le défi auquel on pense le moins, d’après moi », décrypte Eliott Harnois. Selon l’A­gence de l’En­vi­ron­nement et de la Maitrise de l’En­ergie (Ademe), chaque foy­er reçoit en moyenne 31 kilo­grammes de pub­lic­ité non adressée dans sa boîte aux let­tres chaque année. Un gâchis de papi­er glacé, qui peut être évité grâce à un sim­ple auto­col­lant, fab­riqué soi-même ou téléchargé sur le site du Min­istère de l’écologie. 90 jours se fait un plaisir de vous l’en­voy­er par mail si vous acceptez de réalis­er le défi. C’est parti ?

Le défi bon pour la san­té : opter pour les fruits et légumes de saison

Manger des fruits et légumes bio, de sai­son, pro­duits près de chez vous : non seule­ment c’est bon pour votre san­té et votre porte-mon­naie, mais c’est aus­si com­plète­ment éco­lo. A tra­vers deux défis dif­férents, plus ou moins facile, 90 jours vous accom­pa­gne dans une tran­si­tion vers le manger-sain. D’abord, vous pou­vez télécharg­er un cal­en­dri­er des fruits et légumes de sai­son. Le défi, c’est de l’afficher sur votre réfrigéra­teur. Mais bien sûr, le but est de respecter les saisons et d’apprendre à pré­par­er de bons petits plats en sor­tant des sen­tiers bat­tus. Le sec­ond chal­lenge, plus dif­fi­cile, c’est de vous inscrire dans une Amap, dont on par­lait ici hier.

Le défi qui demande le plus de rigueur : tra­quer l’huile de palme 

L’huile de palme est un peu l’ennemi pub­lic numéro 1 de l’écologie. Parce que pour la pro­duire, il faut ras­er des forêts : 8,7 mil­lions d’hectares ont été sac­ri­fiés pour la cul­ture de palmiers à huile depuis 1990. Si ce défi est celui qui demande le plus de rigueur, c’est parce que « 85 % des ali­ments indus­triels, comme les plats pré­parés, les gâteaux en bar­quette, les sauces » en con­ti­en­nent, comme l’expose l’application. La bonne nou­velle, c’est que si vous vous êtes déjà lancé dans les défis légumes, vous avez déjà élim­iné une grande par­tie de l’huile de palme de votre alimentation.

Le défi tech­nique : met­tre une bouteille d’eau dans sa chas­se d’eau

Le but est sim­ple­ment d’économiser de l’eau. En plaçant une bouteille de 1,5 L à l’intérieur de la chas­se d’eau, on fait en sorte que celle-ci se rem­plisse moins. 90 jours explique que les chas­s­es sont « à l’origine sur­di­men­sion­nées ». Avec cette astuce, on préserve une tonne d’eau par an et par per­son­ne, donc toute l’énergie néces­saire à son traite­ment et son achem­ine­ment. L’autre com­bine, plus facile, est aus­si un défi lancé par l’application : « faire pipi sous la douche ». Pas besoin de dessin.

1 tonne d’eau
c’est ce qu’on économise sur une année en plaçant une bouteille d’1,5 L dans sa chas­se d’eau .

L’idée de devenir végé­tarien par souci d’é­colo­gie s’est pop­u­lar­isée ces dernières années. Sur l’application 90 jours, on vous met au défi d’arrêter la viande pen­dant une semaine, pour entr­er dans une phase de tran­si­tion vers une ali­men­ta­tion dif­férente, avec moins de bar­be­cues et plus de tofu. Cela per­met d’économiser l’eau et l’én­ergie util­isée pour la pro­duc­tion et réduire son empreinte carbone.

Le défi le plus dif­fi­cile : chang­er de four­nisseur d’électricité

Depuis 2007, il est pos­si­ble d’en­voy­er valser EDF et de choisir un four­nisseur plus vert, garan­ti énergie renou­ve­lable. « C’est sans doute le défi le plus dif­fi­cile, parce que ces four­nisseurs alter­nat­ifs coû­tent plus cher et impliquent des démarch­es admin­is­tra­tives », estime Eliott Harnois.

A explor­er : l’utilisation du vinai­gre pour faire son ménage, de mul­ti­pris­es avec inter­rup­teur, ou encore de stop-douche. Si ça vous intrigue, ren­dez-vous sur l’application, c’est gra­tu­it sur Android et iOS.