Vous avez sûrement déjà déjeuné à la va-vite, ingurgitant sur le pouce un sandwich pour travailler sur un dossier important. Cette pratique, devenue habituelle pour de nombreux salariés, est pourtant illégale. Dans son article R4228-19, le code du travail enjoint aux employeurs de ne pas laisser les salariés prendre leur repas « dans des lieux affectés au travail ».
Ce sont des raisons d’hygiène qui expliquent cette disposition, constamment enfreinte dans les entreprises. Pourtant, les textes prévoient que chaque société de plus de 25 salariés doit aménager un local spécifiquement dédié à la restauration. Difficile d’imaginer, toutefois, un inspecteur du travail sanctionner une entreprise dont un des employés grignoterait une salade devant son ordinateur.
Autre interdiction de principe fixée par le code du travail : il est interdit de travailler en-dehors de son temps de travail. « Le salarié qui accomplit pendant sa période de congés payés des travaux rémunérés » pourrait en effet « priver des demandeurs d’emploi d’un travail qui peut leur être confié », précise l’article D3141‑1.
Mais cette disposition n’a pas résisté à l’épreuve du temps. Aujourd’hui, les nouvelles technologies ont démocratisé le télétravail et la communication à outrance (mails, SMS…). A cette aune, répondre à un email professionnel depuis son lieu de vacances est donc considéré comme du travail illégal. Un archaïsme – parmi d’autres – du code du travail.
Le code du travail sait aussi parler hygiène personnelle. La preuve : son article R4228‑8 dispose que des douches doivent être mises à la disposition des travailleurs dont l’activité le justifie. Les ouvriers, notamment, et tous les employés dont le travail est “insalubre ou salissant” disposent ainsi d’un temps de douche rémunéré de 15 minutes par jour. Une mesure prise par arrêté… le 23 juillet 1947.
Tout est précis dans le sacro-saint code du travail. Au rayon des charges “portées, traînées ou poussées”, on retrouve naturellement une avalanche de dispositions qui peuvent prêter à sourire aujourd’hui. Aussi apprend-on qu’une femme peut porter 8 kilos à 15 ans et 10 kg à 16. Les mineurs et les femmes se voient aussi limités en matière de transport à… brouettes : 40 kilos maximum, véhicule compris. Les textes parlent également de charrettes à bras, de brancards, de tricycles porteurs à pédales ou encore de diables et de cabrouets… le tout soigneusement associé à une charge précise. Résolument d’un autre temps.
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